De 1981 à 1986 ... Avènement des "MINOTS " qui sauvent L'OM de la disparition ...

Extrait Audio Jean Jacque Garcia ex-minot (Radio Bleu Provence)...

* Début des années 80 cauchemardesque

La relégation à l'étage inférieure me fit doublement trés mal: Un, vivre une telle punition n'est jamais agréable à endurer sur le plan sentimental, mais ma principale source d'information " ma fameuse radio" qui me permettait durant ces 5 dernières saisons de me tenir en haleine les soirs de match ne me servait plus à rien car les rencontres de Division 2 ne figuraient pas au menu des Multiplex ! Il ne me restait plus qu'à écouter les journaux de France Inter de match voir lire la presse locale les lendemains par le biais des dépêches de l'AFP pour ne pas sombrer totalement afin de savoir les résultats ! Les compos et buteurs je ne le savais que le vendredi ou samedi suivant à l'arrivée de Mon "BUT" ou mon "FRANCE FOOT" débarqués de l'avion chez mon libraire ! Deux, fin Mars 1982 je perds  mon cousin germain dans un accident de voiture et par la force des choses je suis  contraint de mettre en cause ma Passion durant quelques semaines voir quelques mois.

L'épopée des célèbres "Minots", je ne l'ai pu "la suivre en bribes donc meme si j'étais persuadé au fond de moi que grâce à ces gamins de la ville que Notre OHEME n'avait pas disparu totalement.

L'année qui suivit mon BAC fut quelque peu mouvementée car je n'arrivais plus a me situer et de ce ce fait j'ai rompu mon sursis militaire et me retrouva en octobre 1983 sous les Drapeaux à la Base Aérienne de Villacoublay(78) pour 10 mois et demi. Et là bien entendu afin de pouvoir bénéficier de la gratuité d'un voyage par mois pour me rendre à Marseille, j'ai mis sur le formulaire de la déclaration la mention suivante à la ligne "adresse de votre domicile": 3,Boulevard Michelet 13008 Marseille"! C'est ainsi qu'une fois par mois je "descendais" chez moi pour un week-end .

C'est ainsi que j'ai pu "vivre" d'un peu plus prés ma Passion durant la saison de la remontée 1983-84  et surtout etre présent au Vél pour le fameux et tonitruant OM-THONON remporté haut la main (5-0) par nos favoris.

Dans le DC-8 du retour chez moi, j'ouvre le journal "L'Equipe" et devenez ce que j'apprends "la signature de mon ami d'enfance Jean Pierre BADE" de Lens pour 4 saisons accompagné d'Hervé FLAK".

Bien entendu , les  retrouvailles avec Jean Pierre furent au programme.

De retour chez moi, bien tendu que la fameuse "boite noire" a a repris du service lors de chaque soirée de Championnat et de Coupe.

Fort heureusement que la situation dans le paysage de la TV s'étant quelque peu améliorée, on pouvait maintenant avoir la retransmission des Finales de Coupe de France en direct.

Bien entendu j'étais ainsi "cloué" devant la TV familiale pour la Finale OM-Bordeaux perdue(1-2) avant de mener 1-0(but de A.Diallo).

Enorme gâchis de perdre ainsi cette finale, d'autant plus que quelques jours avant un certain Bernard Tapie avait pris en main les destinées de notre OhéMe.

* De l'épopée des Minots au Parc des Princes

Débuts fort difficile à l'étage inférieure, les "Vedettes" qui de par leur non implication ou leur "faiblesse criarde" ont mis les voiles et l'équipe a du etre remodelée autour des "Minots".Djebali, Albert.Domenech, Oscar.Florès (Argentin), Lechantre, Minassian (Arménien), Tallineau sont recrutés.
Jean Robin a en charge l'entraînement, il sera ensuite remplacé par Albert Batteux. Les resultats sportifs  sont forts moyens et les caisses sonnaient le grand  creux. Bref, l'avenir  prédisait la la dissolution  pure et totale  de l'Institution.

Tout le personnel appointé fut mis en chômage technique : Gérard Migeon, Victor Zvunka, Albert Domenech (le frère de Raymond), Daniel Tallineau, Gérard Bacconnier, Jean-Pierre Truqui, Oscar Florès, Robert Buigues, Arthur Minassian, Hervé Florès, Pierre Lechantre, Moncef Djebali, Michel N'Gom, ainsi que les cadres Bernard Bosquier, Lucien Cossou et ... Albert Batteux.

Imaginez  vous pendant  un dixième  de seconde, la  Ville Marseille , les marseillais, ceux qui sont accrocs de L'OHEME dans la France  entiére et dans le Monde, le Football Français dans sa généralité s'y accomoder de ce cataclysme ! Impensable et inimaginable !!!

 

Avril 1981, l'OM appartenait au passé. Et pourtant, le vieux club allait tout de même survivre, Jean Sadoul, le président du Groupement des clubs professionnels (ex-future Ligue nationale de football), parvint à mettre en place des structures provisoires en attendant un éventuel concordat. L'OM conserva Jean Robin et Roland Gransart comme entraîneurs deux joueurs professionnels, Christian Caminiti et Michel Castellani, et toutes ses équipes de jeunes. Il fallait finir la saison coûte que coûte.
Ce que personne n'aurait pu prévoir, c'est qu'avec ces gamins -ceux-là mêmes qui, deux ans plus tôt, avaient enlevé la Coupe Gambardella-, cet OM de l'An II n'allait perdre aucune des six rencontres restant à disputer. Contre Grenoble, l'OM arrache la victoire 6800 spectateurs avec un but de Castellani à 8 minutes de la fin.
C'est le début de l'aventure.
Les Minots battent même le futur champion Montpellier au cours du match des adieux (3-1) et seront à la base de l'équipe qui remontera en 1984.
Marc Lévy, José Anigo, Jacques Lopez, Christian Caminiti, Roland Gransart, Jean-Yves Francini, Jean-Charles De Bono, Marcel De Falco, Eric Di Méco, François Lapinta, Marc Pascal, Michel Castellani, Serge Blum, Eric Terrones, Michel Flos, Jean-Jacques Garcia, Thierry Chancel placèrent ainsi le club sur le chemin de la survie.

Lors de la saison suivante, Les Minots de l'OM ont relevé le défit sous la responsabilité de Roland Gransart.
L'arrivée de Jean Carrieu et de Claude Cuny, puis plus tard l'attribution d'un concordat ont permis de repartir de l'avant.
Mais ce fait demeurerait, symbolique : l'OM dévoreur de monstres sacrés, avait été sauvé par ses jeunes éléments, fruit du travail et de patience.


En1981/82, le mouvement de renouveau est irréversible.
Cependant, la jeune équipe marseillaise manque d'expérience et va progressivement se faire dépasser et terminer troisième.
L'OM termine bien la saison en battant le leader Toulouse chez lui.
Et Marc Pascal se révèle un excellent buteur.

 

En cette saison 1982/1983, le jeune OM a un peu déçu, les joueurs expérimentés pour encadrer les minots n'ont pas eu le rendement souhaité, et le passage du Vélodrome en réfection pour l'Euro 84 vers l'Huveaune n'a pas eu l'effet escompté.
Dans des conditions de confort précaires et décourageantes pour les spectateurs, les jeunes olympiens finissent à la 4e place.
Le recrutement de joueurs expérimentés ne prend pas bien et les minots ne peuvent assurer tous seuls.

Avec 4000 à 5000 spectateurs à l'Huveaune, et 10000 pour la réception du Toulon de Rolland Courbis, on assiste à de bons matches tout de même.
Neuf défaites quand même au bout, et une attaque peu prolifique.
Mais les hommes qui avaient pris le club en charge continuent patiemment de rebâtir sur les ruines..
En Coupe, c'est Tours qui élimine l'OM mais la montée n'est pas pour bien longtemps ...

 

L'OM monte enfin après quatre ans d'attente en Première Division.
L'amalgame minots/joueurs expérimentés à parfaitement fonctionné.
Sont recrutés François Bracci et Saar Boubacar , de retour au club, Zarko Olarevic, le gaucher fantastique, Rubio de Nancy comme meneur de jeu et Kerjean en défense centrale
Tout cela fait une équipe très complète avec les minots Levy, Anigo, Lopez, Francini, De Bono et Pascal.
L'expérimenté Gilles et la révélation Diallo ajoutent ce qu'il faut à cette équipe qui va ne perdre que deux matches dans la saison.
L'OM est irrésistible et son attaque canon marque 92 buts en 34 rencontres avec Boubacar, Pascal et Olarevic qui offrent un grand nombre de cartons au Vélodrome.

C'est une victoire avec panache  à Lyon avec un but de Rubio qui consacre la montée avec un final superbe contre Thonon et une victoire par un nouveau carton (5 à 0).
En finale du championnat, l'OM s'incline contre Tours avec Boubacar dans les buts suite à l'expulsion de Levy.

 

Ainsi l'OM retrouve après quatre ans la première division...
On fait confiance encore aux minots Lévy, Anigo, Lopez, Francini, De Bono, Pascal et un certain Di Méco, mais avec un peu de réserve.
Laurie Cunningham est la seule star recrutée, avec Dewilder, Flak, Bade, Zanon et Zénier.
Viendra plus tard le dribbleur La Ling, un peu lourdeau quand même.
ça démarre pas mal avec deux succès à domicile face à Sochaux et Rouen.
Mais ça se gâte ensuite, avec des défaites à domicile contre le Racing et Nancy.
Roland Gransart est remercié.

C'est Pierre Cahuzac qui le remplace.
L'entraineur de l'épopée Bastiaise en Coupe d'Europe ne fera guère mieux.
L'OM va flirter avec la relégation, mais une belle victoire sur le PSG 3 à 1 relance l'équipe..de l'équipe
L'OM va finir à la 17eme place à 2 points du premier relégable.
En Coupe, c'est Valence, dernier de Division 2 qui élimine les Olympiens. On est vraiment  passé tout tout pret d'un retour au 
purgatoire en cette fin de saison 1984-85.

La nouvelle saison est moins stressante que la précédente. Mais des résultats en dents de scient nous amènent à bouler le championnat à une honorable 12éme place.

En fait cette saison est beaucoup plus marquée par l'arrivée de Bernard Tapie qui a racheté le Club au printemps 1986 et meme si le futur "Boss" n'est pas responsable de la qualification pour la Finale de Coupe de France il sera quand même au Parc des Princes pour présenter sa future équipe face à Bordeaux.

Grosse désillusion finale d'autant plus que A.Diallo fait des siennes, ouvre la marque sur penalty, tire sur la barre.
Bell stoppe un penalty de Reinders.
Mais Tigana égalise d'une frappe superbe avant qu'un lob d'anthologie du capitaine des Girondins, Alain Giresse, anéantisse les espoirs marseillais à la 120 eme minute de la rencontre.

Bernard Tapie prend les rênes du club.
Voila ce qu'il disait à ce moment là.
"Je crois savoir pourquoi à Marseille beaucoup ont échoué.
Il y a trois éléments. D'abord, et ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, le sport n'est pas une science exacte. S'il l'était, il serait déprimant et n'aurait aucun intérêt. Il n'existe pas de réponse certaine à donner en pâture à ceux qui demandent que Marseille soit champion de France.
A Marseille, on veut être le numéro 1. Peut-être nous autorisera-t-on à être numéro 2 mais l'objectif qu'on nous assignera, ce sera la première place".